La maîtrise des coûts dans le cloud
- Date: 09 November, 2019
- Duree: 12m
Valérie, qui orchestre le mois du Cloud avec notre équipe d'instructeurs experts sur le sujet, interroge Hervé Ourion - Cloud Business Developer Manager - sur les aspects financiers du Cloud.
"Hervé : Mon activité s'oriente autour du cloud computing et donc dans ce cadre-là je suis amené à la fois à travailler avec les providers de solutions Cloud et avec les clients, des entreprises qui consomment du cloud via ces providers. Et les aspects financiers sont forcément couverts à un moment ou un autre.
Valérie : Alors justement, de quoi te parlent les clients et peut-être les fournisseurs? Explique-nous tout
Hervé : En fait les préoccupations des uns et des autres se rejoignent. Ce que l'on remarque, maintenant que la maturité sur le marché du cloud est évidente, c'est que oui la principale préoccupation de nos clients c'est de savoir quelle solution de cloud je vais retenir, vers quel provider je vais aller; et d'ailleurs on s'aperçoit que dans la majorité des cas ce n'est pas un provider qui va être retenu mais plusieurs pour correspondre à de nombreuses problématiques et les enjeux de chaque entreprise : consommer du "compute", de la data, ou encore du storage. C'est évidemment quelque chose d'impactant sur le choix des providers. Mais maintenant que les choix sont faits, qu'il y a de la maturité et un petit peu de recul par rapport à tout ça, on s'aperçoit que nous nos clients veulent vraiment savoir si la promesse est tenue par le Cloud computing; la promesse notamment du ROI puisque les entreprises basculent vers le Cloud pour faire des économies. Donc y a-t-il vraiment économie à se transformer via le Cloud?
Valérie : Et est-ce que tu as la réponse à cette question ?
Hervé : Je suis tenté de dire oui si c'est bien managé, parce qu'il y a une réalité : une des raisons pour laquelle on va dans le cloud c'est que c'est élastique et le fameux "Pay as you go" ou "Pay as you use", c'est évidemment fantastique mais si ce n'est pas contrôlé, ni mesuré, ni managé, les factures peuvent exploser. Ce n'est pas dû à la technologie c'est plutôt à l'usage que l'on fait du Cloud ou les mauvaises pratiques que l'on en a. Les retours d'expérience montrent que ce sont des choses toutes simples qui peuvent déraper. Dans la vie au quotidien il existe pourtant des bonnes pratiques, des bons usages de ce que l'on paie à la consommation, typiquement l'électricité. Vous avez peut-être vu cette pub récemment qui dit "C'est pas Versailles ici!". C'est tout simple, on éteint la lumière quand on quitte une pièce, ou bien encore, on ne laisse pas le robinet ouvert tant qu'on n'a pas besoin. Cela a deux effets, tout d'abord l'impact sur la facture à la fin du mois, et l'impact écologique. De plus en plus d'entreprises rejoignent les préoccupations du bon père de famille sur ces deux aspects, économiques et écologiques. Le ROI c'est un ROI bien évidemment économique mais un impact écologique que l'entreprise cherche à améliorer.
Alors pourquoi cette illustration? Parce que les comportements dans le Cloud ne correspondent pas encore à ces bonnes pratiques qu'on à la maison. Cela peut se matérialiser au travers de quelques exemples comme : on va oublier d'arrêter un workload alors qu'on n'en a plus besoin, mais quand ça continue à tourner, ça continue à consommer. Cela peut concerner des instances mal dimensionnées... De fait, les entreprises doivent se préoccuper de ce qu'elles consomment vraiment, de leurs besoins réels et de leurs usages des services dans le cloud. C'est fondamental.
Valérie : Du coup, on va trouver des bons usagers du Cloud mais comment on va les driver, qui va se charger au sein de l'entreprise de coordonner ces bonnes pratiques?
Hervé : Celui qui dit "C'est pas Versailles ici" c'est celui qui paie la note à la fin de l'année ou à la fin du mois, et qui demande pourquoi les costs ont explosé. C'est trop tard pour la période écoulée, donc l'idée c'est de l'anticiper. Mais avant de répondre à cette problématique, il faut rappeler qu'on ne gère pas le Cloud comme on gère un Datacenter, les enjeux sont complètement différents.
Alors qu'est-ce qui va permettre de bien contrôler tout cela? Un rôle, une démarche s'installe dans l'entreprise depuis déjà quelque temps et qui va s'installer davantage, c'est surtout les sociétés de services aujourd'hui qui fournissent la solution : FinOps. Le job consiste à s'assurer que ce qui est utilisé correspond aux besoins, et qu'on n'est pas dans une hémorragie économique. Finops, c'est plutôt une démarche qui s'instancie dans l'entreprise au niveau des métiers, ceux qui consomment et aussi au niveau de l'IT, donc c'est un travail d'équipe. Tout comme DevOps d'ailleurs, car DevOps n'est pas juste un rôle ni une personne dans l'entreprise qui porte à bout de bras la démarche DevOps. FinOps se base sur le même principe, cela inclut plusieurs acteurs avec un "sponsor", mais c'est une démarche collective pour s'assurer que la promesse des avantages du Cloud sera tenue.
Valérie : En quoi Global Knowledge peut aider ses clients à adopter cette démarche FinOps?
Hervé : L'activité de GK, c'est bien sûr la formation. Nos clients nous connaissent sur les compétences technologiques, nous assurons des formations autour du Cloud depuis des années, multi-éditeurs et très agnostique également, donc capable de proposer des formations très généralistes mais aussi approfondies sur les solutions AWS, Azure, Google ou encore IBM. Maintenant FinOps va au-delà puisque les personnes qui vont accompagner FinOps et contribuer, de façon continue, à ce que cette démarche ait une réelle valeur dans l'entreprise doivent avoir à la fois des compétences techniques mais pas que. Elles devront bien sûr connaître les architectures, les bénéfices et spécificités des providers, ... et disposer d'autres compétences plutôt liées aux soft skills. Travailler avec les métiers d'une part, les services IT d'autre part, il va falloir communiquer les uns avec les autres, et ça s'apprend aussi, même si de manière innée nous sommes tous capables de communiquer. Communiquer clairement, comprendre les besoins respectifs et aligner les communications, c'est moins évident. Global Knowledge est en mesure de proposer des modules de formation pour affiner ces compétences.
Sans oublier très prochainement de nouvelles formations sur FinOps, de façon à driver cette démarche qui va impacter de nouveaux acteurs afin que ce soit un succès dans les entreprises. Au travers de la transformation des compétences dans le digital, GK souhaite couvrir la majorité des besoins technologiques, méthodologiques et comportementaux (soft skills), ainsi que des besoins spécifiques comme pour FinOps. Rappelons que la transformation digitale n'est pas qu'une affaire de compétences technologiques, mais elle impacte largement l'organisation."
Il s'agit d'une retranscription de l'interview filmée que vous pouvez retrouver sur notre chaine YouTube.